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Le groupe des lamellophones fait partie de la famille des idiophones (je reviendrai te remplir la tête sur la classification des instruments dans un prochain article). Ces lamellophones sont constitués d'un jeu de lames pincées dont les formes, les dimensions, et les matériaux utilisés diffèrent considérablement d'une région ou d'une ethnie à l'autre. Leur origine, mal connue, peut être située en Afrique sub-saharienne occidentale et centrale. Si deux noms, sanza ou kalimba, sont les plus couramment utilisés, la quantité de dénominations existante témoigne de la variété des instruments rencontrés d'un pays ou d'une région à l'autre : amakembé au Burundi, ambira au Mozambique, toum en Éthiopie, deza en Afrique du Sud, ilimba en Tanzanie, koné au Burkina Faso, kongoma en Sierra Leone, marimba marimbula à Cuba, marimbule dans les Caraïbes, mais encore gininji, ikembé, likembé, sanzé, sanzo, sasi, timbili. En Occident, on les appellera pianos à pouces ou thumb piano…
Mais quelle que soit l'origine géographique de l'instrument, quelle qu'en soit sa forme ou les matériaux qui le constituent, le principe est commun : des lames sont fixées sur une table d'harmonies et sont pincées avec les doigts. Les lames sont aujourd'hui le plus souvent en métal, mais peuvent être en bambou ou, comme à l'origine, en pétiole de palmier. La table d'harmonies des instruments contemporains est fixée sur une caisse de résonance en bois, en calebasse ou en noix de coco... ou en boîte de conserve. Des instruments plus modernes ont vu l’ajout d'une membrane synthétique tendue sur un cadre et sur laquelle est fixée la table d'harmonies.
LA MBIRA, INSTRUMENT DE MUSIQUE DU PEUPLE SHONA
La mbira est un des instruments africains les plus anciens. De nombreuses légendes circulent au Zimbabwe concernant ses origines. La mbira trouve ainsi ses racines dans la mythologie africaine et dans la littérature historique des Shonas. La plupart des musiciens s’accordent néanmoins pour dire que l’origine de la mbira est un mystère, les nombreuses histoires provenant de la tradition orale et du folklore des Shonas ne faisant que refléter la mystique qui entoure l’instrument et révéler les profondes associations existant entre la mbira et d’autres aspects de la culture shona.

À la fin du XIXe siècle, les colonisateurs interdisent l’instrument.
Aujourd’hui se côtoient divers styles musicaux où la mbira a un rôle primordial: qu’il s’agisse de la musique sacrée ancestrale ou d’une musique moderne comportant des apports occidentaux, le lamellophone reste toujours l’instrument par excellence du peuple shona et, par extension, du Zimbabwe. Cette popularité a également fait franchir les frontières à la mbira (et aux autres lamelliformes) et, actuellement, on la retrouve jouée dans toutes sortes de musiques et dans de nombreux pays.
P31 - Mbira - Zimbabwe - Bois, métal - 20x15cm
D'autres lamellophones du musée:
P1 - Marimbule - République Dominicaine - Bois, métal, noix de coco - 16,5cm
P9 - Sanza - origine inconnue - Bois, métal, calebasse - 18cm
Source : http://www.lamediatheque.be/
Je remercie Guillaume Duthoit, de la Médiathèque de Louvain-La-Neuve (Belgique), de m'avoir autorisé à me servir de parties de son article co-rédigé avec Isabelle Delaby sur les lamellophones. Tu peux lire l'entièreté de leur travail là en cliquant ici.
Une vidéo à voir sur le site de Hervé Lapalud