jeudi 29 janvier 2009

Haaaa... (Nostalgie des traditions perdues...)


Administration des Eaux et Forêts - Province de Brabant - Bruxelles
Cantonnement de Boitsfort
10 juin 1902


Merci à Dominique pour la photo.


mercredi 21 janvier 2009

Trompe tibétaine



Pas plus tard qu'hier, en promenade en ville, je suis passé par une de mes boutiques préférées, Courrier Sud, une véritable caverne d'Alli Baba: tu y entres et aussitôt tes sens sont émerveillés! Tout y est beau, tout y est couleurs et parfums dépaysants. Les propriétaires vont régulièrement en Inde et au Vietnam et ramènent mille merveilles dans leur boutique: objets utilitaires, décoratifs, petit mobilier mural, lampes, bijoux ou étoffes, impossible de tout citer... Et, parfois, des instruments de musique (c'est de là que vient ma première guimbarde vietnamienne). Et, caché dans un coin, presque invisible, cet instrument merveilleux...

Il s'agit d'une trompe tibétaine Dungchen! Elle est en laiton martelé et les bagues de raccord et la guirlande du pavillon sont ciselées de motifs décoratifs. La trompe est télescopique: déployée, elle mesure 106,5cm, elle ne fait que 43,5cm une fois les segments emboîtés. Le diamètre de l'embouchure est de 5.5cm et celui du pavillon est de 15.5cm. (Clique sur le titre pour voir la fabrication d'une trompe tibétaine)
Cet instrument est utilisé dans les cérémonies boutistes tibétaines. On en trouve de plusieurs tailles, jusqu'à trois mètres de long! Elles sont soit posées au sol, soit portés par d'autres moines. Le son est tout simplement incroyable! Il me reste à lui trouver place chez moi, où elle sera correctement mise en valeur...

T3 - Gungchen - Tibet - Laiton - 106.5cm









Écoute la trompe tibétaine en cliquant ici.



samedi 17 janvier 2009

Trompeur

Les premiers chasseurs et guerriers, dès la préhistoire, comprirent très vite l'utilité, pour communiquer entre eux, d'instruments dont le son porte plus loin que la voix humaine. Les peuples vivant aux bords de la mer apprirent à souffler dans des conques marines, les hommes de l'intérieur des terres le firent avec des cornes d'aurochs, de vaches ou de béliers. Sous d'autres latitudes, ce furent des défenses d'éléphants, des cornes d'antilopes ou du bois. Les Nordiques enroulèrent de l'écorces de bouleau en forme de parfois très longs cornets. Chacun de ces instruments avait pour but de prolonger ou remplacer l'action des cordes vocales. L'âge du bronze et du cuivre vit des artisans enrouler des feuilles de métal pour en faire des cornets, des cors, etc. Tous les peuples de l'antiquité (Égyptiens, Grecs, Romains et Gaulois) ponctuèrent leurs guerres, leurs chasses et leurs fastueuses cérémonies de sonneries retentissantes. Dès l'époque du Classicisme, les cors naturels firent partie des orchestres.

Je suis garde forestier. Il est une tradition du corps des Eaux et Forêts qui s'est perdue au fil du temps: l'usage de la trompe de chasse. Nous avons en archives des photos de nos prédécesseurs, jusqu'à trois générations avant nous; sur chaque photo l'on voit des forestiers portant fièrement leur instrument autour de l'épaule (alors je vois d'ici se gausser les esprits mal tournés, mais pour une fois je suis sérieux...) Du coup, grâce à la présence d'une école de trompe qui se réunit chaque semaine dans ma commune, au sein de la forêt où je travaille, je me suis lancé cette année dans l'apprentissage de cet instrument, avec le secret espoir d’entraîner quelques collègues à ma suite, et de redonner ainsi un nouvel élan à cette tradition. La trompe de chasse que je présente ici ne m'appartient pas: elle m'est prêtée par l'école.














Trompe de chasse - Equipage - France - 4,445m
Les trompes Equipage sont dite lourdes: la feuille de cuivre est plus épaisse et donc plus robuste pour supporter les chocs lors des chasses à cheval. Note l'intérieur chaudronné de l'instrument.

Mais finalement, cor ou trompe? L'erreur est-elle permise?

Tout dépend de quel instrument l'on parle car cor naturel, cor de chasse et trompe de chasse sont trois instruments différents de la famille des cuivres: le son est produit par la vibration des lèvres dans une embouchure évasée, son qui est ensuite amplifié tout au long de son parcours dans un tuyau de perce conique (d'abord fin, puis s'élargissant vers l'extrémité) et terminé par un large pavillon. Aucun trou de jeu, ni clef ni piston ne permettent de moduler le son et de créer ainsi différentes notes: seul l'intensité du souffle de l'instrumentiste permettra d'obtenir les différentes harmonies de la note fondamentale de l'instrument. La littérature nous renseigne que le cor naturel est accordé en Mib, que le nombre de tours de tuyaux est variable et qu'une pièce se trouve entre le tuyau et l'embouchure pour en affiner l'accord, alors que la trompe de chasse est accordée en Ré et son tuyau est enroulé sur trois tours et demi. Mais la différence ne s'arrête pas là: Le cor naturel est joué en orchestres tandis que le cor de chasse, le mal nommé, est joué en harmonies ou en fanfares, militaires bien souvent; ces deux instruments sont joués face au public. Quant à la trompe de chasse, elle est liée à la vénerie, la chasse à courre: elle sert à signaler aux équipages, piétons et cavaliers, où en est la journée de chasse, par le morceau qui sera sonné - oui, car on ne joue pas de la trompe, on en sonne! A noter également qu'on ne parle pas de pièces, ni de morceaux musicaux, mais de fanfares. L'Arrivée au Rendez-vous, Le départ pour la chasse, l'Hallali, La Curée, Les Honneurs, sont autant de fanfares marquant les étapes de la journée, Le cerf (avec les déclinaisons liées à l'âge de l'animal: Dix-cors ou Jeunement, 3°tête ou La Dauphine, 4°tête ou La Fanfare du Roi), Le sanglier, Le renard, informent sur l'espèce chassée; Le Vol-ce-l'est (on voit l'emprunte du pied de l'animal), Le Débucher (l'animal quitte la forêt), La Plaine, renseignent les piétons sur la position de l'équipage à cheval et de la meute, et donc de l'animal, ou inversement. Lorsque la trompe est sonnée lors de manifestations telles que la St-Hubert, où lors de concerts, de messes, etc, les sonneurs envoient le son derrière eux et tournent donc le dos au public.

Sources:

  • Medved Nurbel - Nature Ethique, magasine de Groupement des Intérêts Cynégétiques, Environnementaux et Forestiers (Gicef) - N°195, mai 2006, p.19.
  • J'apprends la trompe - Méthode de trompe de chasse - Collectif - Fédération des Trompes de France (FITF)






T 1 - Didjeridoo - Provenance inconnue - Teck - 130cm

vendredi 16 janvier 2009

Le Musée, le vrai!

Salut ami lecteur! J'ai à cœur de te parler d'un de mes musées préférés à Bruxelles. Il réunit à lui seul deux de mes (trop) nombreuses passions: les instruments de musique et l'Art Nouveau! Voici donc le premier épisode du Musée des Instruments de Musique de Bruxelles, appellé affectueusement le MIM. (Ptit clic sur le titre)

A la fin du XIXe siècle, la création d'un musée officiel d'instruments de musique n'est pas une initiative isolée: une vingtaine de collections publiques existent déjà à travers l'Europe au moment de la création du Musée Instrumental de Bruxelles (c'était son nom), en 1877. A l'époque, il est rattaché au Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles dans le but didactique de montrer aux élèves d'anciens instruments.
Deux collections s'y trouvent: celle du musicologue François-Joseph Fétis (1784-1871), entreposée au conservatoire dont il est le directeur, et celle offerte au roi Léopold II en 1876 par le Radjah Sourindro Mohun Tagora (1840-1914) et comprenant une centaine d'instruments indiens. Mais c'est Victor-Charles Mahillon (1841-1914), collectionneur et facteur d'instruments à vent, qui va hisser le musée parmi les premiers du monde: à sa mort, le Musée Instrumental est riche de quelque 3666 instruments, dont 3177 instruments originaux!
Mais voilà! Aussi bien les ateliers et les bureaux administratifs que les collections et réserves sont dispersés dans une quinzaine de bâtiments du quartier du Sablon (à côté du Conservatoire) et du quartier nord de Bruxelles, et les instruments conservés dans des conditions peu idéales. Avec l'accroissement des collections, il devient urgent de trouver un nouvel endroit pour accueillir le Musée. En 1926, le principal mécène menace même le gouvernement de retirer ses dons si la situation n'évolue pas. Malgré les promesses qui lui sont faites, il faudra attendre la fin des années '70 pour que l'Etat prenne conscience de la nécessité de trouver une solution globale au problème. Les anciens bâtiments Old England, dont l'un est un des fleurons de l'Art Nouveau à Bruxelles, sont acquis en 1978 pour y recevoir à la fois les salles d'expositions, les réserves et l'administration du MIM. Mais l'aventure est loin d'être terminée, car ce n'est qu'en 1999 que les collections y seront finalement déménagées!
A suivre, donc...





Clarinette Sib - Georges-Chrétien Bachmann
Bruxelles - 1830-1840

Clarinette Sib - Charles-Joseph Sax
Bruxelles - 1825-1830
(A noter, les clefs sculptées!)

















Clarinette en Sib - Albert
Bruxelles - 1875

(A observer: la clef de registre (pouce main gauche) tourne autour du corps supérieur pour obturer un trou sur le dessus)












Clarinette Sib - Cornelius Ward
Londre - 1860



Clarinette Romero sib
Clétage du corps supérieur
Bié & Noblet - Paris
Dernier quart du XIXe
Signée "Lefèvre à Paris"










Sources: Musée des instruments de musiques - Guide du visiteur - Pierre Mardaga, éditeur et MIM - pp 7 à 11
Je recommande, outre la visite de ce musée, la lecture de ce guide! (clic sur image
)

Crédit photos: Le lutin (exceptée la première provenant de la toile)


mardi 13 janvier 2009

Rêve de Shakuhachi..



Je ne peux pas évoquer le shakuhachi dans l'article précédent sans t'en parler davantage, cher lecteur: Il s'agit d'un instrument tellement merveilleux, chargé d'histoire, rempli de magie, et possédant un son tellement riche et puissant, aux couleurs infinies, que sa seule évocation transporte celui qui a eu la chance de l'entendre un jour. Cet article, pour une fois (mais il y en aura d'autres...), ne sera pas illustré de photos personnelles, mais de documents trouvés sur la toile.

Car, pour moi qui n'en possède pas, le shakuhachi est un rêve...





Il s'agit donc d'une flûte à encoche en bambou, d’origine japonaise. La flûte de bambou est arrivé au Japon depuis la Chine et la Corée. Toutefois, le shakuhachi proprement dit est nettement distinct de ses ancêtres continentaux, résultat de plusieurs siècles d’évolution au Japon.
Au Moyen-Âge, le shakuhachi est associé à la secte Fuke du bouddhisme zen, dont les moines, komuso, utilisaient le shakuhachi comme soutien à la méditation. Nombreuses sont les représentations (dessins, statuettes, ...) montrant ces moines itinérants jouant la tête dissimulée sous un panier de bambou tressé (Tengaï). Leurs mélodies (Honkyoku) suivaient le rythme de leur respiration. Encore que si la musique adoucit les mœurs, il est dit que cette solide flûte servait à l'occasion de massue... De nos jours, le jeu de shakuhachi est resté associée à la méditation.
L'instrument peut être en une pièce, mais est plus souvent en deux ou trois parties séparées par une bague en argent (en ivoire pour certains instruments anciens) ou en cuir. Il est taillé dans un solide pied de bambou, à la naissance des racines (ce sont les reliefs que l'on observe à l'extrémité de la flûte). L'intérieur est enduit de laque vermillon. L'embouchure est ouverte, l'encoche étant obtenue par un large biseautage du bord du tuyau, et non taillée comme pour la quena ou la xiao. L'instrument possède quatre larges trous de jeu sur le dessus, très largement espacés, et un trou au dessous pour le pouce. Les trous du dessus sont bouchés par la deuxième phallange des index et annulaires de chaque main; lors du jeu de shakuhachi, les majeurs et auriculaires restent posés sur le tuyau de la flûte. Les possiblités de son sont infinies: de grave et profond, il peut se faire sifflant et aigu, puis devenir brutal et claquant comme un fouet.








Musiciens en habits traditionnels et Tengaï

Festival Mondial de Shakuhachi au Conservatoire de Musique

Sydney, juillet 2008









Pieds de bambou utilisés pour la fabrication des shakuhachi

















Jeu complet de shakuhachi










Document You Tube: Jeu méditatif de shakuhachi (Faut cliquer)

Cet article est spécialement dédicacé à deux amis de bdgest, ils se reconnaîtront.


Longs nez

"Long nez", si ma mémoire ne me fait pas défaut, est la signification du nom quéchua de la kéna, ou quena. Flûte droite, à encoche, c'est la flûte communément appelée "flûte indienne", ou "flûte des Andes", ou encore "flûte indienne des Andes". Son utilisation est très ancienne puisqu'on en a trouvé des traces jusqu'à plus de deux mille ans dans la région équivalente au Pérou d'aujourd'hui. On en trouve de toutes les tailles portant chacune leur appellation, de la plus petite (Quenilla) à la plus grande (Quenacho, >/= 50cm). La famille des flûtes à encoches figure parmi les flûtes les plus simples en apparence - un tuyau de roseau (ou bambou, bois, os, métal, ou des matières plastiques ...), une encoche à l'une des extrémité, 5 trous de jeu sur le dessus auxquels s'ajoute un trou d'accord et un trou en dessous. Leur jeu, puissant et riche, n'est pourtant pas si simple à maitriser. L'embouchure n'est formé que par une encoche en biseau à l'extrémité du tuyau; l'instrumentiste bouche cette extrémité avec le dessous de la bouche et souffle vers le biseau en pinçant les lèvres comme pour les flûtes traversières ou les flûtes de Pan. Outre les quenas, on trouve également des flûtes à encoche en Asie (la Xiao en chine et le Shakuhachi au Japon, pour ne citer que ceux-là) et en Océanie (la Pau dans l'archipel Vanuatu).
F47 - Quena - Bolivie - Roseau - 36.8cm









F43 - Quenacho - Colombie - Roseau - 52.5cm









F48 - Quena - Pérou - Roseau - 36.3cm














F141 - Quena - Equateur - Roseau - 37cm












F42 - Xiao - Chine - Bambou - 69cm

Le poème en Mandarin décrit la traversée d'un
lac en barque ver
s une île plantée de pins






S'il se trouve parmi toi des personnes intéressées par cet instrument, je suis tombé par hasard sur un site fort intéressant qui offre, outre des partitions d'arrangements, des conseils de tous ordres et du rêve, un mode d'emploi pour la fabrication de quena! Je recommande la visite de ce site plein de surprises: Rêve éveillé.


dimanche 4 janvier 2009

Le monde de Pan

" [...] Plus d’une fois, elle avait échappé aux satyres qui la poursuivaient et aux dieux qui hantent les forêts ombreuses et les grasses campagnes. [...]

Il restait aux dieux à relater le discours de Pan, et le dédain de la nymphe pour ses prières et sa fuite à travers champs, jusqu’à ce qu’elle arrive au bord sablonneux du paisible Ladon; là, les eaux arrêtant sa course, elle avait prié ses sœurs liquides de la métamorphoser.

Pan croyait déjà Syrinx à sa merci, mais dans ses mains il ne saisit que des roseaux du marais et non le corps de la nymphe.

Et tandis qu’il pousse des soupirs, l’air qu’il a déplacé à travers les roseaux produit un son léger, une sorte de plainte.

Séduit par cette nouveauté et la douceur de cette mélodie, Pan dit : « Pour moi, cela restera un moyen de converser avec toi ». Et ainsi grâce à des roseaux inégaux reliés entre eux par un joint de cire, il perpétua le nom de la jeune fille." (Ovide - Les Métamorphoses)

C'est à partir de ce texte que l'on a attribué à Pan (et/ou à travers lui à la Grèce Antique) l'invention de la flûte de Pan.

On trouve cependant des traces de ce type de flûtes dès la préhistoire. Les plus anciennes ayant été trouvées en Europe dans une nécropole d'Ukraine datée de 2000 ans av J-C; chacune de ces flûtes est composée de 7 à 8 tuyaux en os creux d'oiseau.

La flûte de Pan est présente aux quatre coins du monde:

 Lorsqu'on l'évoque, on pense aux Andes: Sous le terme espagnol de zampoñas, c'est une large gamme d'instruments qui sont déclinés sous autant d'appellations quéchuas. Pour exemple, la famille des sikus se décline, de la plus petite (la plus aigüe, donc, jusqu'à 15cm) à la plus grande (la plus grave, 1.2m et jusqu'à 2m) en chulis, sikus, sanka et toyos. Ces flûtes sont de doubles radeaux ligaturés entre eux. On trouve également le rondador, aux tuyaux irréguliers, et l'antara, simple radeau à plat ou courbe.
F63, 64 et 65 - Sikus - Colombie










En Europe, la flûte de Pan était répendue partout durant le Moyen-Âge, sous le nom de frestel. Actuellement, elle subsiste en Roumanie, avec le nay popularisé par Ghorghe Zamfir et en Italie, dans la région de Lombardie, avec la firlinfeu, gratamuson en dialecte (gratte-museau), dont les plus grandes atteignent 1.2m.
F57 - Nay - Roumanie - 28.5x33cm








L'Asie présente également beaucoup d'instruments, de la chine, avec la paixiao, et le Japon jusqu'à la Thaïlande. A noter qu'en Asie du sud-est, on trouve des flûtes de Pan circulaires, ou en faisceaux (cfr F120).

La Mélanésie présente une culture séculaire liée à la flûte de Pan, notamment dans les Îles Salomon, chez les 'Are-'Are. On y trouve des flûtes formées par plusieurs "radeaux" ligaturés entre eux, mais également des flûtes en faisceaux. Je recommande chaudement la lecture de "Écoute le bambou qui pleure", recueil de récits de musiciens des Îles Salomon par l'ethnomusicologue Hugo Zemp, chez Gallimard.











F56 - Nay - Roumanie (Cuj) - 33.5x33cm
Chaque tuyau est accordable grâce au fond mobile dont on fait varier la hauteur à l'aide d'une tige métallique et un petit marteau.




F 59 - Allemagne - 36x40cm




F62 - Rondador - Pérou - 18x18cm




F82 - Antara - Chili - 65x50cm






F119 - Thaïlande - 29x13cm












F120 - Voh - Thaïlande - Flûte de Pan en faisceau - 31cm


















Sources: Wikipédia


Un peu de vocabulaire

Oui, désolé: Il faut parfois passer par la douleur ou le pénible pour s'offrir du plaisir...
Étant occupé à préparer un article sur les flûtes de Pan, je me rends compte que le sujet, toute la littérature qui l'aborde et les liens que je t'inviterai à suivre pas à pas utilisent des termes d'organologie qu'il me faut expliquer.

On classe les flûtes en deux grandes catégories: les flûtes monocalames et les flûtes polycalames.


  • Les flûtes monocalames ne sont constituées que d'un tuyau. Dans le cadre des flûtes de Pan, on appelle les flûtes monocalames (ou monostructure, ou monobloc) celles qui sont réalisées dans une même pièce, de bois le plus souvent, ou tout autre matériaux (on en a trouvées sculptées dans de la pierre ou de l'argile).




  • Les flûtes polycalames sont constituées de plusieurs tuyaux. Ce terme ne désigne pas uniquement la flûte de Pan: Il existe également des flûtes à bec à deux tuyaux de jeu, ou présentant un tuyau de jeu auquel est joint un tuyau bourdon (ne produisant qu'une note qui accompagnera la mélodie). 



Parmi les flûtes de Pan, on trouvera des flûtes diatoniques (les plus répandues) ou chromatiques:
  • Les flûtes diatoniques sont constituées de tubes offrant des gammes de 7 notes (5 tons et deux demi-tons naturels [Mi-Fa et Si-Do]). Pour obtenir les autres demi-tons, le musicien doit incliner la flûte devant lui afin de modifier l'attaque du souffle sur l'embouchure.
  • Les flûtes chromatiques sont constituées de tubes dont l'écart est d'un demi-ton. Ces tubes de demi-tons seront selon le cas sur le même plan que les autres tubes, ou sur un plan juxtaposé.
Dans la littérature, on trouve souvent le terme syrinx pour désigner la flûte de Pan, surtout pour le nay roumain. Il est à préciser que syrinx est un terme généraliste qui désigne les flûtes dans l'usage poétique ou érudit (c'est également le nom de l'organe de chant des oiseaux). Il fait appel à l'origine greco-latine de la Flûte de Pan:
"Tâche donc, instrument de fuite, Ô maligne Syrinx, de refleurir au lac où tu m'attends." L'Après-midi d'un faune - Mallarmé