Je ne peux pas évoquer le shakuhachi dans l'article précédent sans t'en parler davantage, cher lecteur: Il s'agit d'un instrument tellement merveilleux, chargé d'histoire, rempli de magie, et possédant un son tellement riche et puissant, aux couleurs infinies, que sa seule évocation transporte celui qui a eu la chance de l'entendre un jour. Cet article, pour une fois (mais il y en aura d'autres...), ne sera pas illustré de photos personnelles, mais de documents trouvés sur la toile.
Car, pour moi qui n'en possède pas, le shakuhachi est un rêve...
Il s'agit donc d'une flûte à encoche en bambou, d’origine japonaise. La flûte de bambou est arrivé au Japon depuis la Chine et la Corée. Toutefois, le shakuhachi proprement dit est nettement distinct de ses ancêtres continentaux, résultat de plusieurs siècles d’évolution au Japon.
Au Moyen-Âge, le shakuhachi est associé à la secte Fuke du bouddhisme zen, dont les moines, komuso, utilisaient le shakuhachi comme soutien à la méditation. Nombreuses sont les représentations (dessins, statuettes, ...) montrant ces moines itinérants jouant la tête dissimulée sous un panier de bambou tressé (Tengaï). Leurs mélodies (Honkyoku) suivaient le rythme de leur respiration. Encore que si la musique adoucit les mœurs, il est dit que cette solide flûte servait à l'occasion de massue... De nos jours, le jeu de shakuhachi est resté associée à la méditation.
L'instrument peut être en une pièce, mais est plus souvent en deux ou trois parties séparées par une bague en argent (en ivoire pour certains instruments anciens) ou en cuir. Il est taillé dans un solide pied de bambou, à la naissance des racines (ce sont les reliefs que l'on observe à l'extrémité de la flûte). L'intérieur est enduit de laque vermillon. L'embouchure est ouverte, l'encoche étant obtenue par un large biseautage du bord du tuyau, et non taillée comme pour la quena ou la xiao. L'instrument possède quatre larges trous de jeu sur le dessus, très largement espacés, et un trou au dessous pour le pouce. Les trous du dessus sont bouchés par la deuxième phallange des index et annulaires de chaque main; lors du jeu de shakuhachi, les majeurs et auriculaires restent posés sur le tuyau de la flûte. Les possiblités de son sont infinies: de grave et profond, il peut se faire sifflant et aigu, puis devenir brutal et claquant comme un fouet.
Musiciens en habits traditionnels et Tengaï
Festival Mondial de Shakuhachi au Conservatoire de Musique
Sydney, juillet 2008
Pieds de bambou utilisés pour la fabrication des shakuhachi
Jeu complet de shakuhachi
Document You Tube: Jeu méditatif de shakuhachi (Faut cliquer)
Cet article est spécialement dédicacé à deux amis de bdgest, ils se reconnaîtront.
5 commentaires:
Simplement : encore, encore, encore... .
P.S. : Si je cite les deux personnes de Bdgest, je gagne quoi ? O... et X..., Non ?
Eh eh, merci Lutin pour ce bel article et la dédicace qui va avec.
Tiens j'avions pas vu l'article sur les Suling, j'en ai un de Sulawesi aussi;
A firefox: voui, il s'agit bien d'eux! Olaf a lu, reste à savoir si Xuu lira... (ça fait bizarre, cette phrase dite d'une traite...)
A Olaf: Tiens, on dit un ou une suling?
Hello Lutin, merki pour la dédicace sur l'article du "Sushimachin" (Gniark! lui aussi se reconnaitra), et la découverte de ce petit musée très enrichissant..
Je vois qu'il y a du beau linge ici héhé..
Surtout t'arrête pas, on apprend plein de truc :)))
Amitiés.
Xuu.
Merci à toi, Xuu, pour la précision quant au nom de ce "panier".
Content que le blog te plaise. Je ne compte pas m'arrêter de si tôt, il y a encore de la matière: Plein d'instruments encore, mes collections continuent de s'accroître puis, avec la visite virtuelle du vrai musée de Bruxelles, j'ai de quoi faire... Et puis quoi? Il faudra bien que j'en trouve une, de shakuhachi, nom d'un chien à trois pattes!
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