Je reviendrai bientôt avec un article sur un instrument à vent, à la faveur de l'acquisition récente d'un vieux trombone à pistons nécessitant une petite remise en état. Mais avant çà me revoilà, encore une fois, avec des cordes... Si!
Le luth p'i p'a figure parmi les instruments les plus emblématiques de Chine : la première trace de son existence remonte à deux siècles avant Jicé.
Un manche bref et trapu, muni de larges frettes en arrêtes saillantes et terminé par une cheviller arqué, prolonge une caisse en forme de poire portant des frettes en fines lattes de bambou. Celle-ci est peu profonde, son dos étant légèrement bombé. Il est joué verticalement, tenu sur les genoux du musicien... ou de la musicienne : le p'i p'a est devenu un instrument principalement féminin.
A l'origine, il avait un rôle narratif grâce aux nombreux effets qu'offraient les techniques de jeu : trémolos, pizzicatos, bruits et autres sonorités permettaient la description de scènes variées, alimentant un répertoire tantôt militaire décrivant des combats légendaires, tantôt littéraire s'inspirant de poésie, de paysages ou de drames historiques. Ce répertoire traditionnel est aujourd'hui enrichi de compositions contemporaines pour ensembles ou orchestres mêlant instruments traditionnels et occidentaux.
Mon instrument n'a rien d'une antiquité : une étiquette portant mention "Made in Taïwan" l'atteste si besoin en était. La caisse et le manche sont dans la même pièce de bois ; les arrêtes du manche et les chevilles sont en corne de buffle. L'écusson ornant la tête du cheviller est malheureusement en plastique. Les cordes sont en soie tressée.
Cde18 - Luth "P'i p'a" - Chine - Bois, bambou, corne, plastique, cordes en soie - 1020mm
Pour faire bonne mesure, et rappeler que je suis avant tout collectionneur de flûtes, voici une flûte traversière susceptible d'avoir accompagné le luth p'i p'a :
F55 - Flûte "Di-dzi" - Chine - Bambou - 375mm
Je voudrais encore une fois remercier le luthier chargé des réparations des instruments à cordes chez Azzato: Il y avait en effet du jeu entre le cheviller et le manche, ce qui rendait impossible l'accordage et le jeu de ce bel instrument. Merci de m'avoir réparé çà.
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