Je n'aurai finalement pas laissé s'écouler beaucoup de temps entre deux articles consacrés aux flûtes globulaires. Hasard de calendrier...
Il se trouve que Pâques s'est terminé il y a peu et que le Lundi de Pâques, précisément, est le jour d'un marché traditionnel de la ville de Luxembourg : Eimaishen, traduction de Emmaüs, voit se tenir un marché aux sifflets traditionnels, les peckvillercher. Le peckvillchen (oui, au singulier, c'est comme ça...) traditionnel est un sifflet en terre cuite représentant un oiseau permettant de jouer de une à trois notes. Figuratifs ou réalistes, en terre-cuite naturelle ou décorée, peinte ou émaillée, c'est un festival de formes et de couleurs, le marché ravit les yeux des petits et grands. Et pour ne rien gâter, la poésie et l'humour sont de la partie! Je pourrais tenter d'en décrire davantage l'ambiance, mais comment y parvenir mieux qu'avec quelques photos?
L'Eimaishen m'a permis quelques rencontres et retrouvailles - et quelques dépenses, maudit sois-je!
C'est en fait Samuel Bouchet qui m'en avait appris l'existence lors d'un échange de mails. Samuel? Souviens-toi, j'en parlais il n'y a pas si longtemps. Et j'ai fait la connaissance de sa compagne, Marta. Misère... leur stand est toujours un pur bonheur pour les yeux et les oreilles! J'ai cassé ma tirelire pour leur acheter une flûtes harmoniques en terre-cuite. Véritable bijou, qualités musicales et esthétiques indéniables, elle est le fruit des recherches de Samuel sur les contraintes de la matière : pour palier à la fragilité de la terre cuite pour des flûtes droites, il a créé cette forme serpentine qui s'enroule sur elle-même pour en assurer la solidité.
F215 - Flûte harmonique - France (04) - Terre-cuite - 600mm
Et rencontres ensuite :
Alors je suis bien embêté parce je suis victime de ma mémoire, infinie mais limitée dans le temps... J'ai rencontré un céramiste qui fait de forts beaux objets, dont des sifflets et ocarinas. Il se trouve qu'il connait Samuel et l'a convaincu de venir à Luxembourg. L'ironie de la situation est qu'il est bruxellois! Je le croiserai un de ces jours sur un marché d’artisans qui se tient chaque semaine au cœur de la capitale, et je viendrai en douce corriger cet article. Deux sifflets acheté à son stand : Un sifflet à eau pour mon fils, et un private joke.
F218 - Sifflet "peckvillchen" à eau - Belgique - Terre-cuite - 100mm
La deuxième rencontre est encore un ami de Samuel. Ce dernier me l'avait décrit comme un excellent céramiste et facteur d'ocarina, et fin musicien. Olivier Gosselink réunit effectivement ces qualités - 1er prix de flûte au Conservatoire de Toulouse, tout de même! Et même une qualité supplémentaire puisque le bonhomme est éminemment sympathique! En revanche, je ne lui ai pas encore acheté d'instrument, mais ça ne saurait tarder (je n'ai qu'une tirelire à casser à la fois...). Il ne s'agit pas d'une illusion d'optique : ses ocarinas sub-basses sont simplement gi-gan-tesques!!!
Rencontre furtive, obstacle linguistique oblige (je suis un polyglotte misérable) : toute mignonne et emmitouflée, venue de Hongrie pour exposer ses ocarinas. J'ai trouvé cet ocarina basse assez joli.
F216 - Ocarina basse - Hongrie - Terre-cuite - 160mm
Voilà pour l'Eimaishen et ses sifflets. Un rendez-vous déjà pris pour l'année prochaine!
Voilà qu'aujourd'hui m'est parvenu mon premier ocarina en métal, une pièce relativement ancienne puisque quelques sources - dont Rodolphe DELCROIX - me renseignent des instruments semblables, estampillés des mêmes "A.A. déposé", datant de la fin du XIXe ou le tout début du XXe, probablement dus à Charles MATTHIEU. Autres sources intéressantes :
Fabriqué en zamak, il présente 10 trous de jeu : 8 sur le dessus, 2 sur le dessous. Ses qualités musicales sont très sympa!
Merci à S.CANU de m'avoir permis d'acquérir ce joli instrument.
F220 - Ocarina soprano - France - Métal - 130mm
Je ne bouderai pas ton plaisir en t'invitant à lire cet article de Nicolas Lethuillier sur l'ocarina.
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