lundi 1 juillet 2024

Que fait le Zinneke? Il parade!

Pour ceux d'entre toi qui ne connaissent pas la Zinneke Parade, une petite présentation s'impose.

Un zinneke, c'est quoi?

Bruxelles est traversée par la Senne, dont un des affluents est la Petite Senne, de Zinneke en Brusseleir - le patois bruxellois. Il est dit, dans la petite histoire de ma capitale à nous, qu'on y noyait les chiens sans race, les bâtards, qui abondaient il y a quelques siècles, dit-on, lorsqu'ils servaient à chasser les rats. De là a-t-on désigné ces bâtards par le terme zinneke, et - par extension - ce nom est aujourd'hui utilisé, sans caractère péjoratif pourtant (au contraire, même), pour désigner les habitants situées aux carrefours de plusieurs pays, de plusieurs cultures.

Et Bruxelles est typiquement de cette catégorie : au carrefour de tant de cultures que - pour peu qu'on y soit sensible - on en attraperait un délicieux vertige.

Voilà ce que fête la Zinneke Parade : la typicité multiculturelle de Bruxelles et ses habitants de multiples langues, de multiples couleurs, de multiples saveurs et d'autant de musiques, de costumes et de danses. Un cortège festif, coloré, bruyant et dansant, faisant forte démonstration du caractère surréaliste et fantaisiste, de la zwanze indépassable des Brusseleirs!

Fresque Cheri-Samba, Ixelles-Matonge (Photo: cec-ong.org)


Photo : RTBF

Ce qu'il y a de beau et d'irremplaçable, c'est que cette fête est construite par les Bruxellois, pour les Bruxellois, avec les Bruxellois, qu'elle est transculturelle fatalement, mais aussi transgénérationnelle : le principe étant de rassembler des habitants de quartiers, élèves d'école, membre d'associations, etc autour d'un projet artistique commun. Chaque comité ainsi créé - appelé zinnode - monte son projet, crée ses costumes, éventuellement ses chars, sa scénographie.Le défilé rassemble plus d'un millier de participants, et plusieurs dizaines de milliers de spectateurs!

Fils de deux capitales et de deux religions, de deux cultures, m'identifiant donc à ce statut de zinneke, j'ai eu la chance de pouvoir participer cette année à ma troisième édition de cette fête bisannuelle créée en 2000.

Voici donc l'occasion de partager avec toi ces souvenirs :

Zinneke 2002, Zinnode de Saint-Gilles avec l'orchestre Yiddish Brisl, les répétitions de l'orchestre se faisaient dans les locaux de l'UPJB, et les répétitions d'ensembles, avec les danseurs, acrobates et jongleurs, dans les locaux de l'Espace Catastrophe, rue de La Glacière. Une générale s'était faite dans la salle des pas perdus de la gare du Midi.

Zinneke 2022 (soit pile 20 ans après ma première participation), Zinnode d'Ixelles-Etterbeek, avec un orchestre hybride : Percusson et Vent de Rue, soit une quarantaine de percussions pour trois sax, deux trompettes et une clarinette. Nous répétions entre souffleurs dans les locaux de la Zinneke à Schaerbeek, et avec les percus dans une école d'Etterbeek. La générale se déroulait à Ixelles, dans le quartier Matonge.

La dreamteam "Vents de rue"

(Photos : Zinneke)

Cette édition 2024 aura été, pour moi, la plus belle. L'ambiance des répétitions, la soumonce dans Matonge, les traversées des rues du cœur de Bruxelles, de la place de La Bourse et de la Grand Place, toutes noires et colorées d'un public acquis, c'était un ensemble de grands moments!
Photo de la zinnode Pixelbeek après la soumonce à Ixelles
(Photo : Zinneke)
Rassemblement, habillage, maquillage, dernier filage avant la mise en route vers le point de départ


mercredi 26 juin 2024

In memoriam

A l'instant où je m'apprête à boucler un article consacré à la Zinneke Parade, grand événement haut en couleur fêtant la diversité culturelle de Bruxelles, voilà que j'apprends, par voie de mail, le décès d'un musicien que j'aurai trop peu côtoyé, mais qui fait partie de ces personnalités qui marquent dès la première rencontre.


Olivier Cap est - était, désormais - accordéoniste et compositeur de musiques d'inspiration
traditionnelle, scottishs, valses, mazurkas, cercles circassiens, etc. Il animait entre autre les "Bals à Oli", à Namur, où je ne serai finalement allé qu'une seule fois. J'ai eu également la chance de le croiser et d'échanger avec lui quelques notes lors de ma première participation au Grand Bal de Gennetines, alors qu'il accompagnait une harpiste, sur les pelouses d'un après-midi de digestion, avant les ateliers de danses et les bals.

Ce que je retiendrai d'Olivier, au delà de son accordéon, c'est sa simple mais pleine générosité humaine et musicale et son sourire, tantôt réservé et discret, tantôt éclatant lorsqu'il était en concerts.

Je ne le connaissais pas vraiment, et je suis bien triste qu'il en sera donc à jamais ainsi...


Avec ceux qui ont pu le connaitre, un peu, beaucoup, à la folie, avec ses proches, je suis en musicamicales pensées.