samedi 12 septembre 2009

On ne lui cloue pas le bec: on le lie...

Je tiens à remercier amicalement Denis, le Monsieur Clarinettes, rédacteur de l'indispensable Chtiot musée des Clariboles et compagnie et membre de l'Association des Collectionneurs d'Instruments de Musique à Vent, pour les précisions qu'il m'apporte à propos de mes clarinettes. J'ai ainsi, grâce à lui, pris connaissance de l'origine de la petite clarinette présentée dans le dernier article: elle a été fabriquée par la firme Herouard Frère, à La Couture (Heure), vraisemblablement vers 1860-1870!

J'ai également reçu de la part de Denis des précisions relatives aux modes de fixation de l'anche sur le bec, la ligature, donc. Ceci me permet de rédiger ce petit article d'organologie consacré aux becs. Je le cite:
"Les ligatures métalliques ont été crées par Iwan Muller dès les années 1806-1812 et diffusées largement dans les années 1820 en France puis dans toute l'Europe sauf l'Allemagne, en Autriche et parfois Italie et Pays-Bas."



Jusque là, les anches était ligaturées sur le bec au moyen de fil.


On voit sur le bec les rainures prévues pour la ligature de l'anche
(faut pas hésiter à cliquer sur la photo)







Ligature métallique sur ma clarinette contemporaine










"L'anche en dessous a été jouée en Allemagne dès la fin du XVIIe siècle, et vers 1820-30 en France. L'emplacement de l'estampille sur le bec (si il est signé, bien sûr) nous indique le mode de jeu. Idem pour savoir si les gens jouaient avec les dents supérieures posées sur le bec comme aujourd'hui (depuis la Méthode de Klosé en 1848) ou en pinçant l'anche avec les deux lèvres recouvrant les dents, comme pour le hautbois (encore spécifié dans une méthode française vers 1945 et utilisée en musique trad, en Bretagne par ex.)"



Les traces de dents présentes sur le bec de la clarinette Herouard Frères sont assez légères et superficielles pour permettre de déduire qu'elles sont récentes, sans doute dues à la méconnaissance de l'un de ses derniers propriétaires. En regard, le bec de ma clarinette anonyme (ci-contre), montre une usure bien plus marquée (le clarinettiste devait être affamé...)

De nos jours, on protège le bec (et nos dents!) grâce à une pastille de caoutchouc adhésive.

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